dimanche 25 octobre 2015

Daniel Avner a disparu, Elena Costa

Un nouveau roman reçu dans le cadre de l'échange des 68 premiers romans de la rentrée littéraire!
Je n'avais pas du tout entendu parler de ce livre d'Elena Costa, et l'ai donc abordé sans le moindre a priori.



Le synopsis

A la fin de la guerre, Daniel est envoyé par son grand-père au Lutetia. C'est là que les rescapés des camps retrouvent leurs familles, et celle de Daniel a disparu lorsqu'il était enfant.
Mais ses parents et sa sœur ne sont pas rentrés d'Allemagne.
Adulte, il rencontre Dora devant le Lutetia, qui entre dans sa vie brusquement, et qui lui donne, quelques années plus tard, un fils.
Mais la disparition de ses proches, l'idée de ce qu'ils ont subi, pèsent sur sa vie, le hantent, le déchirent. 


Mon avis

Il m'a fallu quelque temps pour rentrer dans le roman, dont la première partie m'a paru lente à poser le contexte. Les parties suivantes, en revanche, m'ont semblé beaucoup plus consistantes, et riches dans ce qu'elles exposent au sujet de l'identité, de la survie, des séquelles gardées par ceux qui ont survécu, et l'insupportable tourment engendré par l'ignorance dont la mort de leurs êtres chers est entourée. La culpabilité, la solitude qui étreignent ces survivants et se décline cruellement dans le temps, pendant des années, des décennies, au point d'affecter l'entourage qu'ils reconstituent, et jusqu'à leurs descendants, sont confondantes.
Ce roman m'a donc, en fin de compte, plongée dans des réflexions et des émotions vives, et me laisse un goût amer en le refermant.


Pour vous si...
  • Vous êtes sensible au sujet, tout simplement.
Morceaux choisis

"Chaque fois que cette période de ma vie me revient à l'esprit, elle disparaît d'un coup en me laissant un souvenir confus, fragmenté. J'éprouve la même impression en m'éveillant d'un rêve, à l'instant où la réalité s'impose de manière soudaine, celle d'avoir égaré quelque chose sans pouvoir le nommer."

"J'étais certain qu'en éprouvant une douleur physique, je pourrais me soulager de ce mal-être permanent. [...] Il fallait que quelque chose de violent ressorte de tout ça, que l'histoire de la déportation de mes parents et de ma sœur se manifeste de nouveau sur mon existence, en m'infligeant des blessures qui feraient écho à ma souffrance intérieure."

"J'étais heureux de souffrir pour pouvoir les comprendre, accéder à une infime partie de ce qu'ils avaient vécu."

"J'ai compris, depuis peu, à quel point j'ai consacré ma vie à essayer de disparaître, à entretenir une forme de repli sur moi-même pour tenter de faire vivre mes parents et ma sœur dans ma mémoire."


Note finale
2/5
(pas mal)

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