lundi 19 octobre 2015

Le secret des abeilles, Sue Monk Kidd

Il y a deux mois, j'ai proposé un top thématique qui s'appelait "Etre noir aux Etats-Unis", et comptait des romans d'auteurs comme Toni Morrison, Harper Lee ou Maya Angelou. De manière sans doute moins grave mais non inintéressante, Sue Monk Kidd s'inscrit dans leurs pas, avec des œuvres romancées comme L'invention des ailes dont je vous ai livré les secrets en début de mois, et Le secret des abeilles, que je referme à peine.


Jardin des reines, une nouvelle merveille du Palais des thés

Le synopsis

Dans la vie de Lily, il y a T. Ray, son père brutal qu'elle ne comprend pas et qui le lui rend bien, l'ombre de sa mère disparue aussi tragiquement lorsqu'elle avait quatre ans, et autour du décès de laquelle il persiste encore un halo de mystère, et Rosaleen, la domestique noire qui l'a élevée depuis. Mais les violences subies par Rosaleen du fait de sa couleur de peau insurgent Lily, qui n'hésite pas à braver les interdits et à s'enfuir avec elle lorsqu'elle est passée à tabac et emprisonnée injustement. Toutes deux, elles trouvent refuge auprès d'August, June et May, trois sœurs qui les recueillent parmi leurs ruches et leur ouvrent les portes de leur maison et de leur quotidien.


Mon avis

Il y a dans Le secret des abeilles certaines thématiques communes avec L'invention des ailes, pourtant l'approche est assez distincte en ce qu'elle ne comporte pas l'aspect documenté que j'avais trouvé dans cet autre roman, directement inspiré de personnages réels et quasiment historiques. Les ingrédients ne manquent pas d'intérêt, et d'ailleurs l'intrigue n'est pas déplaisante ; pour autant, j'ai eu le sentiment que le récit manquait de crédibilité, ce qui l'a affaibli à mon sens. Si certains épisodes semblent réalistes dans la violence qu'ils véhiculent, la cohabitation entre les Filles de Marie et le binôme étrange formé par Lily et Rosaleen, ainsi que la scène finale de confrontation avec T.Ray, m'ont paru trop consensuelles pour y croire, au point d'en paraître invraisemblables. Le style est assez fluide et nous porte sans difficulté, sans charme véritable non plus. En somme, la lecture est facile, mais guère mémorable.


Pour vous si...
  • Vous avez un penchant inavoué pour les histoires de famille un peu alambiquées
  • L'apiculture vous fascine et vous ne doutez pas que la vie des abeilles reflète un peu la condition humaine
  • L'idée d'une famille où les gens portent le nom des mois de l'année vous intrigue. Ce jeu est déclinable à l'infini, en plus : il y a les jours, les planètes, les mois du calendrier républicain...

Morceaux choisis

"Elle m'a rappelé que le monde n'était en fait qu'une grosse ruche et que les mêmes règles régissaient les deux endroits : ne crains rien, parce qu'aucune abeille aimant la vie ne cherchera à te piquer. Mais ne fais pas l'imbécile pour autant, porte des manches longues et un pantalon. Ne les chasse pas de la main. Surtout pas. Si tu sens monter la colère, siffle. La colère perturbe, alors qu'un sifflet la fait fondre. Agis comme si tu savais ce que tu faisais, même si ce n'est pas le cas. Surtout, envoie-leur de l'amour. Toutes les petites choses ont besoin d'amour."

"Je regrette que tu n'aies pas vu les Filles de Marie le jour où elles ont découvert cette étiquette. Tu sais pourquoi? Parce qu'en la regardant elles ont compris pour la première fois de leur vie que le divin pouvait avoir la peau noire. Tu vois, Lily, tout le monde a besoin d'un Dieu qui lui ressemble."


Note finale
2/5
(pas mal)

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