jeudi 1 octobre 2015

Top septembre 2015

Dans quelques jours sera connue la deuxième sélection du prix Goncourt 2015; en attendant, l'heure est venue de passer en revue les plus belles trouvailles de septembre dans le top du mois.






Je termine à peine la lecture, et je constate qu'elle flotte encore un peu dans l'air, comme celles qui font germer des questionnements insidieusement, distillant leur saveur bien après avoir refermé le livre. La place était disputée entre l'oeuvre de Sansal et le truculent récit de Laurent Binet ; le conte philosophique l'emporte, pour ma part.




Un registre on ne peut plus différent, pourtant le livre d'Irving aussi m'a trotté dans la tête. Ses personnages si singuliers en sont presque réels, il va falloir m'atteler sans tarder au reste de l'oeuvre de l'Américain.




J'ai adoré la verve folle furieuse, l'audace, le rythme implacable. Certaines formules excellentes me reviennent encore en mémoire, à tout instant du jour, et j'en ris toute seule. Est-il meilleure preuve que le roman est bon?




Beaucoup plus intimiste, le récit d'Anne Percin, qui a d'abord souffert à mon sens d'efforts trop visibles de contextualisation, s'est révélé à mi-parcours, et m'a affectée. Un petit bémol cependant, dans la mesure où je pense qu'il y a vraiment là une question de sensibilité, le roman pouvant paraître anodin pour d'autres lecteurs.




Mon grand vainqueur de septembre est le roman d'Isabelle, en lice pour le Goncourt justement, et qui m'a ébranlée. Le récit regorge de maturité, il s'attaque à un sujet un peu en vogue dans certains milieux, mais s'éloigne ostensiblement de ce que l'on pourrait connaître en la matière, rapprochant Isabelle Autissier des grands écrivains actuels adeptes du "Nature Writing", Boyle, Vann, pour ne citer qu'eux. Il évite subtilement de verser dans les lieux communs, et nous propose une aventure effroyable, à la fois lumineuse et puissante. 

Flops : 
Deux déceptions au compteur, sur l'ensemble des lectures du mois, cela reste résiduel!


Je suis passée complètement à côté de ce roman, ne suis parvenue à aucun moment à m'insérer dans l'intrigue et à lui trouver le moindre intérêt. La fuite du protagoniste à travers l'Irlande et les Etats-Unis m'a laissée de marbre, faisant de la lecture un moment long et fastidieux.


Je garde le meilleur pour la fin; loin de moi l'idée de prétendre de nouveau que je suis passée à côté du livre, là il est évident que c'est l'auteur qui est passée à côté. Tant de niaiseries et de facilité à l'oeuvre, c'est navrant. Je suis à la fois gênée pour l'auteur, qui avait fait tellement mieux, et abasourdie qu'un tel écrit se retrouve entre les mains d'un lectorat : des personnages creux, une intrigue anecdotique et légère, des rebondissements spécieux, il ne manquerait que des fautes d'orthographe pour suspecter un canular grossier. En tout cas, la balance s'équilibre : Fannie Flagg nous a gratifié d'un chef d'oeuvre avec Beignets de tomates vertes, et cette fois-ci, nous avons droit à une blague. Vive la grande loterie de la littérature.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire