lundi 18 janvier 2016

Tout cela n'a rien à voir avec moi, Monica Sabolo

J'ai lu pour la première fois le nom de Monica Sabolo l'été dernier, à l'occasion de la parution de son dernier roman, Crans-Montana. A l'époque, les critiques partagées avaient nourri ma prudence, et j'avais préféré m'abstenir (et aussi parce que ça se passe au ski, et je déteste le ski). Le titre d'un de ses précédents écrits, Tout cela n'a rien à voir avec moi, m'a fait imaginer mille choses, et m'a suffisamment intriguée pour que je m'y attelle. 


Le synopsis

La narratrice, mystérieuse jeune femme répondant aux initiales de MS, raconte à la manière d'une enquête, preuves à l'appui, le phénomène de l'aveuglement amoureux, cette pathologie qui conduit les individus sains d'esprit à la catastrophe.


Mon avis

Attention, chef d'oeuvre!!
Ou alors, et c'est presque pareil, énorme baffe!
Imaginez-vous l'auteur enquêtant sur une romance qui tourne au vinaigre en la présentant comme un désastre annoncé, produisant comme preuves à charge, les sms, les photographies, les lettres, tout ce qui peut venir étayer le dossier qui a tout d'un chef d'accusation.
L'accusée, ici, c'est elle, MS (une énigme proche de la Cité de la peur, O.D.I.L...non, je ne vois pas...), coupable ou victime, selon le point de vue, de s'être abandonnée à l'aveuglement amoureux, pour le pire plus que pour quoi que ce soit d'autre.
L'entreprise de MS ne manque pas de piquant, grâce à l'humour que l'on retrouve à chaque page, sous forme de dérision et de distance, le plus souvent.
Puis, l'enquête explore de nouveaux territoires, remonte plus loin en arrière, jusqu'à l'enfance de MS, et, l'air de rien, nous emmène sur un terrain glissant, vers des découvertes, des révélations presque sinistres.
Monica Sabolo réussit ici une sacrée gageure, en proposant un livre sous une forme complètement originale, un récit que l'on lit avec délectation, qui ne manque pas de cachet ni de personnalité.
Finalement, peut-être bien que je lirai Crans-Montana.


Pour vous si...
  • Vous aimeriez savoir comment détecter les signes avant-coureurs d'un désastre amoureux
  • Vous appréciez les récits au ton décalé

Morceaux choisis

Meilleure première page ever

"Daimler a toute une théorie selon laquelle, aujourd'hui, les vrais romantiques sont obligés de passer pour des gens cyniques." (extrait de Daimler s'en va, Frédéric Berthet)

"27 février, 22h02, MS à XX.
Sans toi, je n'y arrive pas. JE N'Y ARRIVE PAS.

27 février, 23h24, XX à MS.
Je crains que tout cela n'ait pas grand-chose à voir avec moi."


Note finale
4/5
(excellent)

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