dimanche 6 mars 2016

Chantiers, Marie-Hélène Lafon

J'ai découvert il y a deux ans Marie-Hélène Lafon, grâce à son roman Joseph, qui m'avait fait très bonne impression et donnait une peinture édifiante du monde paysan français actuel, ou ce qu'il en reste.
Chantiers me permet de poursuivre ma découverte.




Le synopsis

La narratrice nous fait voyager dans son passé, nous narre son enfance, ses lectures et ses goûts, sur le ton de la confidence.


Mon avis

Au cas où la photo ne le laisserait pas transparaître, sachez que Chantiers est un roman assez fin, d'environ 110 pages.

L'approche est très différente de ce que j'avais appréhendé avec Joseph : la narratrice semble se confondre avec l'auteur, au point que le récit s'apparente très fortement à une autofiction.

Le talent de Marie-Hélène Lafon est immense pour ce qui est de décrire le quotidien des agriculteurs, la vie dans les régions rurales, sans condescendance, avec honnêteté et une nostalgie palpable.

Le récit est relativement érudit, parsemé de références à des œuvres littéraires ou artistiques.

J'ai cependant été freinée, dans ma lecture, par la surabondance de mots utilisés pour certaines descriptions : l'ère actuelle est plutôt à la simplicité, au choix d'un mot là où l'on aurait pu en accumuler trois par souci de précision, mais Marie-Hélène tient bon, elle persévère dans le déploiement d'une langue riche, parfois peut-être trop. On ressent ostensiblement le plaisir qu'elle peut prendre à écrire, néanmoins, dans mon cas, le plaisir n'a pas toujours été partagé du fait de cette complexité qui m'a semblé indue.

Je découvrirais cependant avec plaisir ses autres ouvrages, en espérant retrouver le talent éprouvé à la lecture de Joseph, et qui n'a pas ici atteint son paroxysme.


Pour vous si...
  • Vous aimez lire des récits qui s'apparentent à de longues méditations, mêlant souvenirs, réflexions et références culturelles.

Morceaux choisis

"Ecrire serait une affaire de corps, de corps à donner, pas donner son corps, quoique, mais donner corps à, incarner, donner chair.
Le verbe s'est fait chair."

"Flaubert for ever.
Je l'appelle aussi le Bon Gustave. Alors que.
Je vis un peu avec lui ; nous faisons bon ménage ; c'est facile avec les morts.
L'amour de loin."
(Marie-Hélène, je suis au regret de t'annoncer que nous formons donc vraisemblablement un ménage à trois, puisque c'est avec moi que Gustave cohabite. Merci dans ce cas de me faire suivre ta contribution au loyer).


Note finale
2/5
(pas mal)

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