jeudi 24 mars 2016

Mars en spectacles

L'heure est venue du point culture du mois ! Je vous propose plusieurs spectacles, à voir selon votre envie du moment.


Le titre, l'affiche et le synopsis sont particulièrement aguicheurs : un homme (pas n'importe lequel, un breton!) a un accident dans les bois par une nuit orageuse.
On reconnaît l'évocation en filigranes de cette légende bien connue de la dame blanche ; la pièce se propose d'étoffer l'histoire, de donner des traits et des motifs à cette femme mystérieuse prompte à causer la perte de pauvres voyageurs, avec une bonne dose d'humour.

Cette représentation présente toutefois la particularité de ne pas respecter la règle du "quatrième mur" propre au théâtre : les acteurs interpellent le public, sillonnent entre les rangs, se mêlent aux spectateurs surpris, et le ton est donné dès que l'on entre dans la salle, lorsque des figures inquiétantes se mettent à roder et à se rapprocher dangereusement d'un public mi-craintif, mi-amusé.

Seul bémol : la fin de la pièce est malheureusement irrecevable et décrédibilise l'intrigue dans son ensemble, faisant fi de toute forme de morale, en privilégiant une clôture gentillette qui m'a laissée abasourdie.

Le spectacle est programmé jusqu'en juin.


Changement de registre, avec une pièce loufoque qui nous emmène dans l'univers d'Hitchcok, aux côtés d'un protagoniste qui s'ennuie, et qui se retrouve soudain malgré lui impliqué dans une affaire de meurtre, ne lui laissant pas d'autre choix que de mener l'enquête pour se disculper, et résoudre le mystère des 39 marches.

Les acteurs sont époustouflants (avec une mention spéciale pour les deux rôles "secondaires", qui brillent quel que soit le costume enfilé), les blagues s'enchaînent, évidemment, à ce rythme, toutes ne font pas mouche, mais la plupart sont hilarantes (mon penchant potache a été comblé).

Côté scénario, tout se tient, et certains passages à l'occasion desquels les acteurs sortent volontairement de leur rôle, cassant ainsi la distance habituelle entre la scène et le public, sont très réussis.
Vous pouvez applaudir la troupe jusqu'à fin mai, rue du Faubourg Montmartre.


Attention, du grand spectacle !

Roméo et Juliette appartient au panthéon des ballets incontournables, d'après la pièce de Shakespeare, chorégraphie de Noureev et musique de Prokofiev, on sait d'entrée que l'on a affaire à l'artillerie lourde.

Costumes somptueux, décors classiques mais raffinés, la mise en scène m'a également convaincue, parvenant même à réaliser des projections futures de manière compréhensible (lorsque le prêtre fournit à Juliette un poison dont l'effet doit se dissiper dans le temps pour lui permettre de feindre la mort aux yeux de sa famille), et les danseurs excellent à exprimer toute la palette des émotions extrêmes dont regorge la pièce.
Les trois heures (entrecoupées de deux entractes) passent sans nous laisser le temps de nous en rendre compte, trop occupés à nous émerveiller du ballet, et les airs entêtants restent en tête bien après la fin de la représentation. 

C'est follement romantique, mais faites vite, les représentations sont prévues jusqu'au 16 avril seulement.


Un décor engageant

Et oui, c'est un peu comme quand On n'est pas couché nous parle avec ferveur du Richard III de Thomas Jolly le 20 février, au point de vous exhorter à fouiller le net à la recherche de places disponibles, et que vous vous rendez compte que la troupe n'était à Paris que jusqu'au 13.

Je crains de ne me voir reproduire cette expérience douloureuse en vous parlant du Trouvère, puisque les représentations sont terminées depuis le 15 mars...

Si la musique de Verdi exalte comme on peut s'y attendre, la mise en scène m'a laissée fort sceptique (des blocs tractés en permanence, que l'on soulève du sol et que l'on replace ensuite, creusant des tombes à l'envi, je vous dis pas l'ambiance), sans parler du livret, qui présente des passages tout à fait de nature à incarner le stéréotype de l'opéra presque bouffe, loin donc du tragique de Verdi ("Va, le temps presse, la mort se dresse" entrecoupé de lancinants "Je me souviens de ma montagne", la bohémienne perd un peu la boule à ce stade, il faut dire...).
Une certaine réserve donc sur cet opéra auquel j'ai préféré, du même compositeur, Aida, mais qui se hisse néanmoins devant Falstaff. J'ai prévu d'aller voir cette année Rigoletto et La Traviata, je vous en dirai plus dans les mois à venir...


Bons spectacles à tous!

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