mercredi 20 avril 2016

Motel Blues, Bill Bryson

Voilà un moment que je devais lire du Bill Bryson. Promenons-nous dans les bois attend depuis plus de six mois sur mon étagère, mais c'est avec Motel Blues que j'ouvre les festivités ; le début d'une série Bryson, à n'en pas douter. 



Le synopsis

A la mort de son père, le narrateur quitte l'Angleterre où il s'est installé pour revenir sur les traces de son enfance, à Des Moines. A partir de là, il entreprend de sillonner l'Amérique de sa jeunesse, celle que son père lui a fait découvrir lors des traditionnelles vacances familiales.

Mon avis

Voici une lecture rafraîchissante et instructive!

Attention, le projet de Bill est clair dès les premières pages, dans lesquelles il évoque avec tendresse et humour (humour dont il ne se départira pas pour la suite du récit, pour notre plus grand bonheur) les vacances familiales de son enfance, lorsque son père traînait sa petite famille aux quatre coins des Etats-Unis, visiter des Etats au nom parfois inconnu de la plupart des Américains (le Delaware), et, en tout état de cause, largement désertés en été, à savoir : l'Amérique profonde.

Si vous aviez l'espoir de vous envoler pour les plages californiennes ou l'excitation new-yorkaise, vous pouvez en faire le deuil : il s'agit de se perdre dans des paysages somptueux et reculés, et d'aller à la rencontre d'autochtones tout à fait authentiques. Par chance, découvrir les lieux au travers du regard de Bill est absolument cocasse et vivifiant : il ne ménage pas sa chère mère-patrie, ni ses compatriotes, livrant ainsi un portrait acéré et hilarant d'une Amérique finalement bien moins visible que celles des paillettes et du rêve américain.
Pour vous convaincre de l'intérêt de vous plonger dans ce récit, je vous invite chaudement à lire les quelques extraits ci-dessous ("Morceaux choisis"), qui achèveront de vous donner une idée de la verve savoureuse de l'auteur.

On ne s'ennuie pas (contrairement au narrateur qui ne se prive pas de nous le laisser entendre), on rit de bon cœur, et l'on s'instruit au passage au sujet des trésors (plus ou moins) cachés des Etats-Unis, loin parfois des foules de touristes, et cependant constitutifs de la richesse et de l'extrême diversité de ce territoire immense et multiple.

Un très bon moment!


Pour vous si...
  • Vous n'avez rien contre les récits de road trips agrémentés d'un nuage d'humour

Morceaux choisis

"Je faisais route vers l'est, pour aller à Savannah par l'autoroute 116. Ce furent deux cent soixante-dix-huit kilomètres à travers les terres d'argile rouge de la Georgie, un voyage d'un ennui indescriptible. Il m'a fallu cinq heures de chaleur, sans le moindre intérêt, pour atteindre Savannah. Tandis que vous, heureux lecteurs, il vous suffit de baisser les yeux pour passer au paragraphe suivant."

"J'ai décidé que je devais me documenter sur le Delaware pour qu'à ma prochaine rencontre avec une dame du Delaware je puisse lui sortir quelque chose de spirituel et intelligent et coucher avec elle. Mais je n'ai rien trouvé sur le Delaware, nulle part."

"Ce qui est génial chez les Amish, c'est les noms qu'ils ont donnés à leurs villes. Partout ailleurs aux Etats-Unis, les villes ont reçu le nom du premier Blanc à s'y être installé ou du dernier Indien à en être parti. Mais visiblement les Amish se sont longuement penchés sur la question et ils ont honoré leurs communautés d'appellations fascinantes, pour ne pas dire provocantes : Blue Ball (couille bleue), Bird in Hand (zizi dans la main), Intercourse (rapport sexuel), pour n'en citer que trois."

"J'étais en route pour le Nebraska. Et bien, voilà le genre de phrase qu'il vaut mieux ne pas avoir à prononcer trop souvent si on peut l'éviter. Car le Nebraska est sans doute le moins passionnant de tous les Etats américains."

Note finale
3/5
(cool)

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