jeudi 12 mai 2016

Golda Meir, une vie pour Israël

Et voici le deuxième livre de mai proposé par la Bibliothèque Orange : cette fois-ci, il s'agissait d'une biographie d'un personnage historique dont j'étais peu familière, Golda Meir. Ce qui m'a évité de partir embarrassée du moindre a priori, ce qui n'est pas plus mal!


Le synopsis

Le livre retrace le parcours de Golda Meir, née à Kiev, immigrée avec sa famille aux Etats-Unis puis en Palestine, où elle s'installe avec son époux dans un kibboutz. De retour à Tel Aviv, elle prend des fonctions au sein de la Histadrout, ce qui favorise son ascension politique et son rapprochement avec notamment Ben Gourion. Elle signe avec lui la déclaration d'indépendance d'Israël en 1948, et n'aura de cesse de se battre pour la cause du sionisme, devenant tour à tour ambassadrice en Russie, ministre du travail, ministre des affaires étrangères, et enfin, premier ministre, alors qu'elle a plus de 70 ans. Elle sera notamment confrontée à la guerre de Kippour en 1973.

Mon avis

La biographie de Golda Meir m'a paru constituer un très bon moyen d'appréhender l'histoire d'Israël, et une partie des enjeux toujours très actuels du conflit israélo-arabe.


La première chose que je retiens, c'est qu'il y a plein de kibboutz, en Israël. Visiblement, le confort est tout relatif (surtout dans les années 1930/40, période à laquelle Golda y a vécu, et qu'elle décrit comme la meilleure de sa vie - pas comme son cher époux qui ne s'y faisait guère, et a saisi la première occasion pour rapatrier la petite famille à Tel-Aviv).


Le seconde, c'est les vies multiples dont peut se targuer Golda (si elle était toujours vivante). Déjà, à l'encontre de toute idée préconçue (dont je m'accable moi-même), il faut dire que Golda était du genre charnel, et profitait de certaines belles choses de la vie (loin de moi l'idée de la blâmer pour ça!). Par ailleurs, son parcours est absolument fascinant : après une enfance aux Etats-Unis, elle immigre donc en Israël avec son jeune époux, ils tentent l'expérience pas concluante pour tout le monde du kibboutz, se retrouvent à Tel Aviv où elle dépérit à passer ses journées enfermée à s'occuper de son bébé, puis, l'ascension politique s'amorce peu à peu, elle prend des fonctions au sein de la Histadrout. Dès lors, la machine est en marche, elle sera militante et engagée jusqu'à sa mort.


Il est passionnant de comprendre les relations que Golda entretenait avec Ben Gourion et d'autres figures majeures de la scène politique israëlienne, sa contribution à la constitution de l'Etat d'Israël comme Etat indépendant, et sa parcipation active à trouver des fonds pour assurer la sécurité de son peuple, qui est restée l'une de ses grandes préoccupations tout au long de sa vie. De la même façon, les relations avec les Etats-Unis, évoquées par moments, sont un sujet à part entière permettant d'éclairer pour partie le déséquilibre instable qui a favorisé le maintien d'Israël.


Lorsqu'elle accède à la fonction de Premier Ministre, elle est déjà une vieille dame, mais fait face à la crise de 1973 avec une fermeté surprenante.
Désavouée par certains de ses confrères, Golda Meir s'est instituée en figure de rassemblement et dépositaire de la confiance populaire, incarnant dans les années 1970 un passé de labeur et une foi inébranlable dans le bien-fondé de l'émergence de cette nation enclavée dans une région qui lui a toujours été hostile (je parle des voisins d'Israël), hoslité à laquelle elle n'a pas manqué de répondre (attention on ne démarre pas le jeu de l'oeuf et la poule).


Quoi que l'on pense de la situation actuelle, il est instructif de se plonger dans la vie de Golda Meir pour percevoir l'essence d'Israël, certaines des motivations profondes qui ont sous-tendu son émergence et son développement, et pour faire connaissance avec cette dame de conviction.






Pour vous si...
  • Vous vous intéressez à la géopolitique du Moyen-Orient, et notamment au conflit israélo-palestinien
  • Ou alors, vous vous intéressez aux kibboutz

Morceaux choisis

"Golda n'admettra jamais que les Arabes de Palestine puissent aspirer à une nation au même titre que les Juifs partout pourchassés et contraints à l'exil. Mais elle a déjà la certitude que les Arabes n'accepteront jamais un Etat juif indépendant en Palestine, quelle que soit sa taille."

"Si la sécurité d'Israël demeure son obsession, sa préoccupation première, alors que Nasser vient de déclencher "la guerre d'usure" pour affaiblir partout où cela est possible le potentiel israélien, et que s'affirme avec une nouvelle violence l'identité palestinienne dans les territoires sous contrôle, ce n'est pas là sa seule inquiétude. Après deux décennies, Israël n'est pas le paradis socialiste dont Golda rêvait.
[...]
Golda arrive au pouvoir à un moment où la société israélienne est en complète mutation : la construction bat son plein, la haute technologie prolifère, l'économie est en plein essor."

"La femme politique qu'est devenue Golda s'est construite dans un environnement où l'esprit pionnier, l'intérêt du collectif sont les valeurs de base. Ainsi refuse-t-elle l'individualisme, l'aspiration qu'exprime alors une grande partie de la société à plus de libertés civiles et religieuses, s'aliénant peu à peu les plus libéraux."

Note finale
3/5
(cool)

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