mercredi 28 septembre 2016

La Fayette, Gonzague Saint Bris

Je me suis aventurée en territoire peu connu, celui des biographies. C'est follement audacieux, mais que voulez-vous, il faut bien prendre des risques pour vivre une vie aussi exaltée que la mienne.

L'exaltation, oui, mais dans le canap en pyjama

Le synopsis

Gonzague Saint Bris nous emmène sur les traces du marquis de la Fayette, depuis sa naissance dans les montagnes auvergnates jusqu'à la Révolution Française, en passant par l'indépendance des Etats-Unis, détaillant sa contribution et sa posture lors des différents événements majeurs dont il est acteur.

Mon avis

Peu habituée aux biographies, il m'est difficile de déterminer si le style de l'auteur est commun pour ce type d'ouvrage, ou si, comme je le suppute, il se caractérise par des libertés tout à fait délicieuses.

Non pas dans les faits rapportés, je n'ai là-dessus aucun doute quant à la précision historique et au sérieux de Gonzague, en revanche, le traitement n'a rien d'austère ou de barbant, pour le plus grand plaisir du lecteur, et contrairement à ce que l'on aurait pu attendre.

Pour être plus claire, le récit déborde d'énergie et d'humour, l'auteur ne se privant pas d'insérer des petits commentaires narquois ou des qualificatifs à se tordre de rire, alors même qu'il est question de personnages historiques de premier (ou même de second) ordre, du genre de ceux auxquels on voue une déférence aveugle parce qu'on nous a martelé leurs noms au collège, et qu'ils nous inspiraient alors une certaine terreur (comme à peu près tout ce qui est vieux, quand on a douze ans).

On ne s'ennuie donc pas aux côtés du marquis, loin de là. En réalité, la truculence du style en arrive même à détrôner l'intérêt historique, qui est pourtant significatif (je ne conçois pas que vous puissiez en juger autrement).

Voici donc une chronique des plus utiles, qui, au lieu de vous abreuver de connaissances pointues sur le parcours du marquis, n'aura fait que vanter les bonnes blagues de Gonzague, qui emportent prestement mon appréciation, et dépoussièrent caustiquement ce bon vieux 18e siècle.

Pour vous si...
  • Comme Sheldon Cooper, vous êtes un adepte "d'apprendre en s'amusant", et vous l'appliquez à tous les domaines, pas seulement aux drapeaux.
  • Vous nourrissez une passion brutale pour la guerre d'indépendance des Etats-Unis. Ne souriez pas, je vous jure que ça existe.

Morceaux choisis

"La Fayette fait une excellente impression également sur le général Stirling, à la voix de stentor. Ne déborde-t-il pas de bonne volonté? Jamais il ne se plaint ni ne manifeste la moindre prétention ou la moindre exigence. Il se conduit en tout comme un stagiaire, plein de zèle, vivant avec intensité ce que vivent ses compagnons de combat, partageant leurs moments d'exaltation, comme aussi leur tristesse lorsque, d'un des fronts, parviennent de mauvaises nouvelles."

"Car la vraie grande littérature, c'est peut-être cela : s'intéresser plus au contraire du bien qu'au mal lui-même."

"Pierre Ambroise se laisse aller à une confidence personnelle : "Je l'aime trop pour en être jaloux. J'ai pris le parti d'en être fier." "

"Ils espèrent encore que le gouvernement impérial, saisi de leur cas, leur permettra de passer en pays neutre. L'empereur d'Autriche, François II, à qui rien d'ignoble n'est étranger, en décidera autrement."

"Bonaparte respecte La Fayette tout en se méfiant de lui, car il le tient pour un mélange de militaire courageux et de missionnaire laïque, obstiné jusqu'à l'irréalisme. Ce n'est pas un politicien, et il le déplore, car avec un politicien, on peut toujours s'arranger."

Note finale
3/5
(cool)

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