lundi 19 décembre 2016

Babylone, Yasmina Reza

L'attribution du prix Renaudot au roman de Yasmina Reza a été - un peu - décrié sur la blogosphère, certains s'étant déclarés fort peu convaincus par ce dernier crû d'une auteur pourtant chevronnée. 
Je n'avais rien lu de Yasmina depuis Art, il y a bien longtemps, et dans un tout autre style. 
C'était donc comme découvrir un nouvel auteur!


Le synopsis

Un dîner entre voisins en banlieue parisienne mène à l'irréparable : Jean-Lino étrangle sa compagne Lydie. Drame dont la soirée ne laissait pas présager, et sur laquelle les enquêteurs reviennent, pour établir la chronologie des faits et les motivations des protagonistes. 

Mon avis

J'ai failli reprendre le synopsis pour le rendre moins aguicheur, et ne pas sournoisement vous donner envie...

Car le constat est fort amère : j'ai refermé le roman il y a moins d'une semaine, et tout souvenir s'est formellement évaporé. Les personnages de Babylone m'ont laissée indifférente, tant ils m'ont paru impersonnels. Certains romans parviennent le tour de force de vous rendre proches et attachants des protagonistes au demeurant éloignés de vous, voire même envers lesquels vous n'étiez guère bien disposé, et d'autres vous éloignent de personnages contre lesquels vous n'aviez rien, et qui auraient bien pu vous inspirer quelque sympathie. 

Sans trop comprendre pourquoi, Jean-Lino, Lydie, Elizabeth, Pierre, ne m'ont pas plu. Certains de leurs traits m'ont sortie ponctuellement de la léthargie dans laquelle la lecture m'a plongée - par exemple, l'acharnement de Jean-Lino à se faire aimer du fils de Lydie, véritable petit tyran en puissance. Mais c'était franchement insuffisant. 
L'intrigue ne prend jamais vraiment corps, un sursaut m'a éveillée lorsqu'il a été question du meurtre et de la misérable tentative de Jean-Lino de s'en tirer, mais il faut pour y parvenir trop de circonvolutions quelconques qui ont de quoi venir à bout des meilleures volontés. 

Mon apathie profonde face à ce récit me rend confuse. Yasmina a certainement mis du cœur à l'ouvrage, lequel a dû intéresser un lectorat, puisque, tout de même, le prix Renaudot, mes amis!
J'ai du mal à comprendre, d'une part, l'engouement que peut générer Babylone, et, d'autre part, mon sentiment très réfractaire à son encontre. Et pourtant, j'ai fait l'effort de pousser la lecture à son terme, au cas où m'attendrait dans les dernières pages une bonne surprise. Ce fut peine perdue. 

J'espère donc sincèrement que ce roman aura laissé quelque trace chez d'autres lecteurs, sans quoi l'intérêt de son existence serait fort contestable.
Comme quoi, on peut être un grand et se vautrer parfois. 

Pour vous si...
  • Vous êtes du genre à rendre service à vos voisins.
  • Vous n'en voudrez à personne de vous laisser abuser par un titre trompeur. 

Morceaux choisis

"Par l'effet d'une tendresse qui n'avait jamais trouvé à s'exprimer (sauf avec son chat), Jean-Lino avait accueilli ce Rémi à bras ouverts et tentait de s'en faire aimer. Est-ce qu'on a raison de vouloir se faire aimer? N'est-ce pas une de ces tentatives toujours calamiteuses?"

"Certains jours, quand je me réveille, mon âge me saute à la gueule. Notre jeunesse est morte. Nous ne serons plus jamais jeunes. C'est ce jamais plus qui est vertigineux."

"Il n'y a pas de pureté dans la relation humaine. La pauvre. Je me demande si le mot convient. On ne peut soumettre que des êtres vivants aux critères de notre condition. C'est absurde de plaindre un mort. Mais on peut plaindre la destinée. Le mélange de la souffrance et d'une probable inanité."


Note finale
1/5
(flop)

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