vendredi 30 décembre 2016

Top de décembre

Quel meilleur moyen de finir l'année que par un petit top mensuel? 

Je sais, une coupe de champ et des petits fours, c'est bien aussi, mais pensez-y : une fois que vous aurez tout ça en main, il vous faudra bien un sujet de conversation, et après 22h, quand vous aurez fait le tour de Jacqueline Sauvage (faites attention sur la partie "de face", elle est pas toujours commode visiblement), de l'inquiétant Erdogan (pas un commode non plus, remarquez), et de la disparition de Debbie Reynolds et de sa fifille, vous serez bien content de pouvoir insuffler un nouvel élan en parlant du prix Renaudot. Ah ah. 

5. Les moissons funèbres, Jesmyn Ward


Un roman fait de digressions, et d'une réflexion troublante autour du désintérêt à l'égard d'hommes et de femmes laissés pour compte dans le sud des Etats-Unis. Une belle découverte grâce au Grand Prix des Lectrices!

4. L'étrangère, Valérie Toranian


Un autre récit familial et intime, qui met en lumière le génocide arménien de 1915 à travers la trajectoire de la grand-mère de la narratrice, avec puissance et nostalgie (pas concernant le génocide, bien sûr...), et sensibilise à l'importance critique de la reconnaissance de ce pan d'histoire renié. 


3. Cannibales, Régis Jauffret


Avec truculence, Régis Jauffret nous propose une correspondance endiablée entre une vieille dame et celle qui a manqué d'être sa brue, dans laquelle toutes deux complotent en toute indécence au meurtre du fils et ancien amant, qu'elles ambitionnent de dévorer ensemble. Politiquement incorrect, farfelu, impertinent, un fabuleux régal. 


2. Un paquebot dans les arbres, Valentine Goby


De nouveau, un récit intime d'où émane une multitude d'émotions complexes. La grande force de Valentine Goby, c'est de parvenir à inscrire son récit dans un contexte historique précis, où une réalité sociale précise vient frapper de plein fouet ses personnages. Poignant, il s'agit sans un doute de l'un des grands romans de l'année!


1. Tropique de la violence, Natacha Appanah


Le coup de poing du mois, c'est Tropique de la violence
Sur l'île de Mayotte, loin des paysages photographiques édéniques que l'on imagine, la réalité sinistre des réfugiés et des enfants abandonnés à eux-mêmes nous est relatée à travers les voix de Marie, une infirmière blanche en mal d'enfant, Moïse, le fils qu'elle a adopté et à la recherche de ses racines, Bruce, le chef de Gaza, et Stéphane, un travailleur humanitaire. 
Un récit sans concessions, qui fait mal et qui marque.  A lire absolument. 

Flop : 
La déception du mois, c'est le prix Renaudot. Le titre, Babylone, promettait monts et merveilles. Le nom de l'auteur encourageait tous les espoirs. Et pourtant, j'ai eu la surprise de trouver le récit décousu et peu intéressant, peu de choses auxquelles s'accrocher. L'incompréhension complète à l'endroit de ce qui a pu valoir au roman la distinction du prestigieux prix. Surtout lorsque l'on sait qu'un roman comme Cannibales, California girls ou encore L'autre qu'on adorait figuraient dans la sélection initiale. Ah, le mystère des prix littéraires...


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