mercredi 15 mars 2017

Premières neiges sur Pondichéry, Hubert Haddad

Un titre exotique, un auteur portant le même nom que le roi dans La belle au bois dormant, une couverture aux tons ocre, jaune et bordeaux... Ne vous y méprenez pas, braves gens, c'est un mirage maudit, restez sur vos gardes.


Libres pensées...

Ce post aurait tout à fait pu s'intituler : "chronique d'un naufrage inattendu".

Sur le papier, tous les éléments étaient réunis pour me garantir une douce expérience, orientale et presque philosophique (un roman dont le titre comporte le mot "neige" se doit d'exprimer une hauteur, une réflexion allant de pair avec la mélancolie et l'intemporalité qui se dégagent des paysages hivernaux. Ne me demandez pas, c'est comme ça.).


Et bien, me voilà dans la délicate position que voici : je confesse une totale imperméabilité de ma part au roman de Hubert Haddad.
Le ton, les phrases et leurs mots m'ont semblé empruntés, spécieux.
Ils véhiculent pourtant un univers envoûtant, ou s'y astreignent à tout le moins, et pourtant, je n'ai, bien malheureusement, pas été sensible le moins du monde à cet univers que je ne demandais qu'à aimer.

En réfléchissant aux motifs pour lesquels la lecture ne m'avait pas séduite, j'ai pensé que pouvait être en cause le nombre important de mots tirés directement du texte dans la langue originale, dont je me suis sentie exclue, extérieure. J'aurais pu, bien sûr, solliciter Google pour comprendre chacun de ces mots, mais je n'ai pas ressenti un attrait suffisant pour cela. Sans doute, me direz-vous, ai-je, dans ces circonstances, laissé peu de chances au texte de me convaincre.
Ce n'est pas faux.
Quoi qu'il en soit, le constat est amère : de ce petit roman dont j'espérais tant, je ne retiens rien, si ce n'est le goût de la déception face à son hermétisme que je n'ai su percer.


Pour vous si...
  • Vous êtes un peu plus acharné que votre serviteuse, et êtes prêt à aller fouiller le net à la recherche de réponses.
  • Ou alors, tout simplement, vous êtes familier avec l'univers décrit par le roman (dont vous noterez, habile et malin que vous êtes, que je ne vous ai donc rien dit. Le mystère reste entier).

Morceaux choisis

"Tous les violons des klezmorim de son enfance résonnent en lui de ce nigoun, cette mélodie étouffée dans les camps de la mort. La mémoire est un chien fou baptisé par l'illustre rabbi de Troyes, Rachi le Parshandata, pour perdre ou sauver une âme. Et l'enfance, un piège à loup caché sous les neiges du temps."

"Des véhicules étaient tombés en mer et des barques flottaient à quai sur des mares de boue. Si proches, les reflets ingénus du ciel et des eaux témoignaient d'une autre réalité que rien jamais ne blesse. La rage élémentaire était passée comme un rêve sous des arches de perle. Une lumière intense appuyait sa lame sur les paupières des sinistrés, mendiants, soutiers du port, prostituées effarées du désir inconnu de l'univers." (une seule chose à dire : le monsieur a clairement fumé.)


Note finale
1/5
(flop)

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